installation & texte de lo mart Photomaton est une machine à photographier qui nous vient à l'esprit le plus souvent dans deux cas de figure. Le premier est pour la représentation de notre identité: les photos sortent cinq minutes après que le flash se soit déclanché et véhiculent notre image officielle, avec tout son bagage de normes (visage pris frontalement, sans expression trop prononcée, sans couvre-chef...). Le deuxième cas - avec la liberté d'expression offerte par un mètre carré équipé d'un tabouret - nous rapproche en quelque sorte de la photo souvenir employée comme simple vecteur de mémoire personnelle. Donc, l'image qui sort de cette machine n'est qu'une reproduction du faciès d'une personne. Ce qui nous permet en tant qu'observateur de laisser notre mémoire ou notre imaginaire dessiner les contours de cet individu. Mais qu'en est-il de photos passeport de femmes que nous pouvons observer dans leur plus simples apparats grâce aux supports visuels disponibles sur le marché? Est-ce que leurs contours s'esquisseront aussi lascivement dans notre imaginaire, que ceux dessinés par les postures que nous leur connaissions? Est-ce que leur regard soumis au nôtre restera au rang de signe stimulant notre libido? Ou ne devient-il pas, avec ce nouveau cadrage, comme revendicateur d'une altérité que nous n'imaginions pas?
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