dulap - lausanne: sans titre

sans titre (2006)
	installation de m.u.t. & texte de lo mart Les yeux exorbités, la respiration haletante, le front perlé d'une sueur froide Bob refit surface de son abysse nocturne dans une tourmente de draps qui serpentaient autour de ses membres. Comme pour échapper à un ressac, il mit directement les deux pieds sur le carrelage froid de la chambre. Ce contact électrique au niveau plantaire happa tout son corps hors du lit. La fraction de seconde qui impliqua nombreuses de ses fonctions cérébrales pour effectuer ces premiers mouvements le reporta aussi à la soirée précédant son "enmorphinement " sur ce matelas. Report trop rapide pour pouvoir y mettre des mots et donc bien s'en souvenir. Maintenant que sa tête se trouvait à 1 m 60 du sol en partant du menton, sa gorge sèche libera un amas moléculaire à extension rapide au goût de couloir d'hôpital. Ses oreilles se mirent à capter de sourdes et lointaines pulsations qui furent accompagnées d'une disparition quasi instantanée de la vision faisant place au noir le plus absolu. Death Valley, une nuit bleue étoilée. Marilyn tout en déhanchements chante du Dee-Dee Bridgewater sur une rythmique électronique aux consonances hindoues, un lézard aux yeux de diamants crache du feu entre ses jambes, sa robe s'enflamme en de petits nuages fluorescents. Les feux de la rampe s'éteignent. Une femme cyborg passe entre les rangs avec son plateau en bandoulière rempli de glaces au chocolat amer. J'ouvre à nouveau les yeux, mais cette fois au niveau du sol. Une première pensée ondule dans ce qu'il me reste de cortex cérébral : "Je n'aime pas tomber et encore moins m'appeler Bob!". Quelques minutes plus tard, d'un pas décidé et nu comme un vers, Bob marche dans la rue avec comme seul bagage un sac de sport et la solide conviction de pouvoir acquérir cette fameuse identité 00 dite neutre ou transparente, mais surtout légère comme l'air. Le fitness est au coin de la 6ième rue, encore deux pâtés de buildings...
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installation de m.u.t. & texte de lo mart

Les yeux exorbités, la respiration haletante, le front perlé d'une sueur froide Bob refit surface de son abysse nocturne dans une tourmente de draps qui serpentaient autour de ses membres. Comme pour échapper à un ressac, il mit directement les deux pieds sur le carrelage froid de la chambre. Ce contact électrique au niveau plantaire happa tout son corps hors du lit. La fraction de seconde qui impliqua nombreuses de ses fonctions cérébrales pour effectuer ces premiers mouvements le reporta aussi à la soirée précédant son "enmorphinement " sur ce matelas. Report trop rapide pour pouvoir y mettre des mots et donc bien s'en souvenir. Maintenant que sa tête se trouvait à 1 m 60 du sol en partant du menton, sa gorge sèche libera un amas moléculaire à extension rapide au goût de couloir d'hôpital. Ses oreilles se mirent à capter de sourdes et lointaines pulsations qui furent accompagnées d'une disparition quasi instantanée de la vision faisant place au noir le plus absolu. Death Valley, une nuit bleue étoilée. Marilyn tout en déhanchements chante du Dee-Dee Bridgewater sur une rythmique électronique aux consonances hindoues, un lézard aux yeux de diamants crache du feu entre ses jambes, sa robe s'enflamme en de petits nuages fluorescents. Les feux de la rampe s'éteignent. Une femme cyborg passe entre les rangs avec son plateau en bandoulière rempli de glaces au chocolat amer. J'ouvre à nouveau les yeux, mais cette fois au niveau du sol. Une première pensée ondule dans ce qu'il me reste de cortex cérébral : "Je n'aime pas tomber et encore moins m'appeler Bob!". Quelques minutes plus tard, d'un pas décidé et nu comme un vers, Bob marche dans la rue avec comme seul bagage un sac de sport et la solide conviction de pouvoir acquérir cette fameuse identité 00 dite neutre ou transparente, mais surtout légère comme l'air. Le fitness est au coin de la 6ième rue, encore deux pâtés de buildings...